mardi 17 avril 2012

Année sccolaire 2004-2005

Année scolaire 2004 - 2005 (de 7 ans à 8 ans)

Valentin a retrouvé tous ses camarades de classe pour sa 2e année de clis. Il est dans son élément : même école, même classe, mêmes camarades. Par contre il y a du mouvement dans l'équipe : nouvelle, pédopsychiatre, psychomotricienne, psychologue.
Après une année 2004 détendue, où Valentin a pu décompresser dans son nouvel environnement, cette année scolaire s'annonce différente, plus intense.

D'un point de vue scolaire, sociabilisation, développement cognitif, Valentin fait des progrès énormes, il faut qu'il digère tout ca. Par contre il commence à prendre conscience de la différence de la clis par rapport aux autres classes. Fait nouveau : il commence à souffrir de ne pas être plus souvent intégré en classe normale et exprime clairement son besoin d'être plus avec des enfants non autistes. D'ailleurs toutes les occasions de rencontrer des enfants non autistes se passent très bien : espace jeu au Macdo, piscine, sorties, vacances, rencontre avec des petits cousins ou sa copine de Paris, etc... Valentin va de plus en plus vers les autres enfants, essaie de s'intégrer dans leur jeu.
Son aptitude au mimétisme s'avère être à double tranchant cette année : il développe une facheuse tendance systématique à imiter les problèmes de comportement et de langage de ses camarades de clis. Nous passons notre temps à lui dire de ne pas les imiter mais il n'en tient pas compte. Dès qu'il est en vacances, ce mimétisme de mauvais comportements s'estompe et il adopte progressivement un comportement plus "dans la norme".

LES PLUS :
Il gère de mieux en mieux la nouveauté, les changements de dernière minute : quelqu'un qui arrive à l'improviste, un changement dans l'emploi du temps, un changement de place d'un meuble etc...

Il est demandeur d'explications pour tout ce qu'il rencontre de nouveau.

Il exprime mieux ses sentiments : joie et peine. Cette année nous avons abordé ensemble les grands thèmes abstraits de la naissance, des différents âges (bébé, enfant, adulte), de la mort, ce qui se passe quand on meurt, etc... cela l'a préoccupé pendant plusieurs mois et a suscité de nombreuses questions concrêtes de sa part : quand on est mort, est qu'on mange ? est ce qu'on continue de vieillir ? ou va t'on ? a t'on besoin de s'habiller dans le ciel ? etc..

Il raconte un peu plus le contenu de ses journées et commence à faire des petites conversations au téléphone avec ses mamies ou oncle et tantes. Il peut leur raconter les derniers événements importants pour lui.
Son besoin obssessionnel de connaitre l'heure en permanence l'a motivé à apprendre vite à lire l'heure. Il sait maintenant lire l'heure avec les aiguilles et en numérique et jongle avec les "2 H de l'après midi ou 14 H".
Il a toujours autant soif d'activités et est très demandeur d'apprendre des activités nouvelles.
Visite d'une ferme en septembre 2004

Il devient de plus en plus imaginatif, notamment dans les dessins où il racontre des scénarios complexe qu'il invente mais qui se tiennent et dans ses jeux. Il prend des initiatives pour jouer tout seul ou avec nous : choix des jeux. Il s'invente des histoires et sait maintenant détourner des objets de leur utilisation initiale pour jouer et inventer des scénarios. Par exemple : jouer avec deux brosses à dent comme si c'était des bonhommes et les faire parler.

Les blagues : nous avons beaucoup travaillé l'humour cette année, pour expliquer à Valentin ce qu'est une blague. C'est difficile pour lui mais il s'accroche et commence à sentir quand on lui fait une blague et se lance lui même dans des blagues. Ca reste bien sur assez primaire et ne fait souvent rire que lui. Mais c'est un début et cela met un peu de souplesse dans sa vie. Il peut rire d'une blague alors qu'avant il le vivait mal.
Il commence à gérer les rudiments d'une conversation : ne pas couper une conversation parce qu'on veut dire tout de suite ce qui nous passe par la tête sans se soucier que les autres personnes sont en train de parler d'autre chose. Attendre son tour. C'est un début, il essaie d'y penser mais il faut souvent lui rappeler.


LES DIFFICULTES :

L'attente (faire la queue) est toujours aussi difficile à gérer et générateur d'angoisse et de crises.

La moquerie des autres, il a du mal à évaluer le degré de moquerie et comment réagir et si ca s'adresse à lui ou pas.
Il parle tout le temps, il a du mal à comprendre qu'il faut se taire un peu et ne pas parler tout le temps et accepte mal quand on lui dit de se taire car il nous saoule.
 A La Plagne
D'un point de vue général, il est mal à l'aise avec tout ce qui est temporisation et rythme : savoir quand parler et quand se taire, savoir s'arrêter de rire, quand faut il rire aux éclats ou juste sourire .... il a du mal à doser.
Mieux gérer quand il perd dans un jeu. Il est nécéssaire de bien expliquer les règles avant, dans le détail, afin d'éviter les crises en cours de jeu, soit parce qu'il n'a pas compris les règles, soit parce que les autres joueurs ont l'habitude d'autres règles pour ce jeu.

CE QUI EST IMPORTANT POUR LUI :

Les horaires de tout

Il passe ses journées à regarder l'heure et veut savoir l'heure précise de tout. Il regarde l'heure quand il commence quelque chose, quand il finit, pour tout. Il est capable de dire 3 semaines après : je me suis fait opérer mardi 23 aout. Je suis arrivé à la clinique à 10H02, à 10H16 je suis entré dans la chambre, à 11H30 j'ai quitté la chambre, à 12H01 je me suis endormi, à 12H35 je me suis réveillé, à 14H12 je suis retourné dans la chambre etc etc...

Il veut tout planifier avec les horaires précis, très à l'avance. En juin 2005, il était déjà en train de vouloir planifier ce qui va se passer à Noel 05 et en en juillet 2006.
Il déteste être en retard où que les autres soient en retard, c'est une grande source d'angoisse pour lui.

D'une manière générale tout ce qui est chiffre est important pour lui : les horaires, les numéros de chambre, les numéros de ligne de métro et de bus, la température...

La météo
Tous les jours il regarde la météo sur internet et à la télévision. Il imprime les bulletins, il veut savoir le temps qu'il fera, la température. C'est très important pour lui.
Le loto
Il adore jouer au loto, on doit même le modérer. Il fait ses grilles lui même et ne loupe pas les tirages à la TV. Il dit que s'il gagne le gros lot il nous achète un pied à terre à Collioure pour les vacances. Il adore Collioure ...nous aussi !
Le programme TV Téléloisirs
Il guette le dépôt du programme par le facteur et se jette dessus le premier pour le lire. C'est avec le programme qu'il a fait ses premiers pas dans la lecture. Ca le motive à lire. Il connait les dates et horaires par coeur pour toutes les émissions qui lui plaisent.
Regarder la télévision
Regarder les programmes enfants à la TV : les dessins animés du matin sur toutes les chaines, PIWI sur le satellite, à toute heure et en clair sur Canal+ les Simpsons et Ca Cartoon.
Son chien
Il adore son chien et participe activement à son dressage. C'est un compagnon de jeu et de vie de tous les jours essentiel pour Valentin. Il entretient avec son chien une vie sociale importante.


LES EVENEMENTS DE L'ANNEE

Janvier 2005 : séjour de ski avec l'association ALEPA
Février 2005 : anniversaire de Clotile à Paris et séjour à Montgenèvre avec maman.
Opération à la clinique en juin
Séjour à l'Ile d'Oléron en juin avec l'association ALEPA 
Son anniversaire en juin
Vacances d'été à la mer
Centre de loisirs en août pendant deux semaines

SES ACTIVITES
Valentin fait toujours du poney tous les mercredi matin, il va régulièrement à la piscine où il apprend à nager. Nous avons trouvé un maitre nageur formidable et tyrès patient. Avec la clis il a été tout un trimestre à la patinoire chaque semaine. Le samedi après midi il va à des séances de loisirs organisées par l'ALEPA ainsi qu'à leurs séjours de ski et à l'ile d'oléron en juin.

En rééducation, Valentin va deux fois par semaine chez l'orthophoniste et une éductrice spécialisée intervient à la maison pendant une heure chaque semaine. Elle travaille avec lui son apprentissage de la lecture.
POINT SUR L'ECOLE
Valentin a fait des progrès énormes cette année en sociabilisation et sur les matières scolaires. Il commence à lire un peu et à écrire en lettres capitales. Il aime beaucoup écrire des lettres ou des cartes postales à ses amis ou à la famille. Il en prend souvent l'initiative.
Son écriture reste grossière et il remplit la page avec quelques mots.

En fin d'année scolaire l'enseignante de la clis nous a dit qu'il savait compter jusqu'à 30 mais pas plus, qu'après c'était difficile pour lui. Une semaine de vacances plus tard, Valentin me demande d'apprendre à compter jusqu'à 100, parce que sa copine de Paris savait compter jusqu'à 100 et plus. Deux jours après Valentin savait parfaitement compter jusqu'à 100.... et plus... et c'est un grand plaisir pour lui de compter.... sans commentaires...

Depuis les vacances de Noel, Valentin a commencé à manifester son ras le bol d'être dans la clis. Il réclame d'être dans une classe normale avec des enfants qui n'ont pas de problèmes de comportement. Il aime toujours autant aller à l'école le matin mais tous les soirs il réclame de changer de classe l'année prochaine.

De notre côté nous sentons que Valentin est prêt à intégrer une classe normale avec l'aide d'une auxiliaire. Dès le début de l'année 2005, nous commençons les démarches pour trouver une nouvelle école. Je commence à démarcher les écoles privées de Châtellerault. Aucune n'accepte de prendre Valentin, toutes mettent en avant des effectifs chargés et des postes en moins. J'élargis ma recherche à toutes les écoles privées du département : même refus !

Peu de temps avant la fin de l'année scolaire, sur les conseils de parents d'enfant asperger de la région, je rencontre la directrice d'une école privée sur Poitiers. Leur enfant est scolarisé dans cette école et ca se passe super bien. J'ai tout de suite un excellent contact avec cette directrice qui est favorable à l'idée d'accueillir Valentin : Ouf ! Valentin est avec moi à ce RV, il est ravi, surtout qu'il sera avec le petit garçon asperger qu'il connait bien et qu'il apprécie. Le seul hic pour nous, ce sont les trajets, l'école est à 30 km de chez nous. De la fatigue en perspective pour Valentin. Mais cela n'a pas l'air du tout d'inquiéter Valentin, emballé par l'école et content à l'idée de prendre un taxi tous les jours. Il tellement demandeur de quitter la clis. Reste à faire confirmer tout cela par le CDES.... les choses se corsent....

La CDES me répond que ma demande de quitter la clis pour une intégration en classe normale, doit passer en commission plenière. Courant juin nous sommes convoqués par la CDES pour une réunion de commission technique. On nous propose alors une alternative : scolariser Valentin à mi temps tous les matins dans une école normale publique de notre quartier avec aide par une auxiliaire et l'après midi à la clis, le temps de voir comment il s'adapte à la classe normale. Si tout se passe bien après plusieurs mois, il intégrera la classe normale à temps plein. On nous propose une école pas très loin de notre domicile. Son directeur est très humain et très ouvert à l'idée d'accueillir Valentin.

Dilemne : nous n'avions pas réflechi à cette solution nouvelle.... il va falloir trancher avant la commission plenière. Nous avons juste quelques jours pour tout peser et donner notre réponse. Soit un temps plein, d'un seul coup, dans une seule école à 30 km de chez nous, sachant que celle école a l'habitude d'accueillir des enfants en difficultés et accueille déjà un enfant asperger, soit un mi temps en classe normale dans une nelle école à 2 mn de chez nous et clis l'après midi, dans deux écoles de Châtellerault ?

Nous rencontrons le directeur de l'école en question, c'est aussi l'instituteur de la classe de CP où ira Valentin. Excellent contact. Il va falloir se décider. Après une longue réflexion, nous optons pour la solution proposée par la CDES. Je visite l'école avec Valentin. Qui est également emballé. Sauf que l'idée de retourner à la clis les après midi, ne l'emballe pas du tout, du tout... il va falloir le convaincre que c'est provisoire, le temps qu'il s'adapte.... La décision est validée par la CDES en commission plénière, reste à obtenir une auxiliaire. On nous assure qu'il n'y aura pas de problème.
Début juillet, nous recevons la notification de la CDES : l'auxiliaire n'est accordée que pour deux matinées sur les quatre... ca commence.... il va falloir attendre fin août pour réclamer, tous les bureaux sont fermés pendant les vacances.... l'inquiétude commence à monter et de son côté Valentin n'a toujours pas accepté l'idée de retourner à la clis les après midi. Il en parle en pleurant et refuse d'y retourner....
Une rentrée qui s'annonce tendue.






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