samedi 7 avril 2012

Travailler plus pour perdre plus



Pourquoi ce titre parce que le jeu de mot me plait bien et c'est ce que je me dis quand je suis à ma séance d'aquagym chaque samedi matin. Même si ce titre n'a rien à voir avec la colère qui va suivre. Mon instant de détente hebdomadaire. Une façon tellement agréable de faire de l'exercice. Ça me manque quand les séances s'arrêtent à chaque vacance. Le plaisir de pousser son corps à se dépasser, de retrouver les copines d'aquagym. On ne se connait que de vue mais on est attachée à se retrouver, des femmes (+ 1 homme) de tous les âges de 20 à 70 ans, pour se dépasser pendant 45 mn dans une grande convivialité.

Pendant 45 mn j'oublie mes tracas du quotidien, la chaudière en panne alors que le thermomètre affiche 4 degrés dehors, le grand qui a une angine blanche, la petite qui s'est encore cogné en faisant des acrobaties, sous la table cette fois ci,  le dossier MDPH à remplir qui m'angoisse et les articles délirants des psychanalystes dans la presse.

Non je n'ai pas oublié ma colère.

Tout à l'heure je lisais un petit article paru dans Libération le 16 mars. Il s'agit de la réaction du Collectif des 39 à propos des dernières préconisations de la HAS (Haute Autorité de Santé) concernant les traitements dans l'autisme.
http://www.liberation.fr/societe/01012396588-resister-quoi-qu-il-arrive

Préconisations qui donnent une légitimité aux thérapies comportementales par rapport aux thérapies psychanalytiques qui n'ont pas de fondement scientifique. Ce qui ravit les parents d'enfants autistes qui en ont marre qu'on impose à leurs enfants des thérapies psychanalytiques qui n'ont aucune efficacité et met très en colère les psychanalystes. Et oui, on touche à leur activité sacrée.

Ci-dessous un copié collé de l’article dont le titre est : "Résister quoiqu'il arrive"

"Ce samedi à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire tient meeting à la Maison de l’arbre. Créé au lendemain du discours lourdement sécuritaire de Nicolas Sarkozy sur les hôpitaux psychiatriques, ce collectif s’est fixé un défi : «Quelle hospitalité pour la folie??». «Depuis trente ans, on essaye de nous faire entrer dans le moule, explique son porte-parole, le Dr Hervé Bokobza. Pour nous la folie est une maladie de la relation, à soi et aux autres. Elle n’est ni biologique, ni génétique. C’est pour cela que nous sommes ahuris, effondrés, et surtout terriblement en colère quand on entend la Haute Autorité de santé interdire la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme.» De 9 heures à 17 heures, des débats auront lieu autour du «sécuritaire», du «scientisme», de «la norme», avec entre autres le professeur Pierre Delion, mais aussi l’ancien ministre Pierre Joxe. Et en filigrane, un appel aux candidats à l’élection présidentielle : «Il s’agit de soigner une personne qui souffre, et non une maladie.» E.F."

Dans cet article de nombreuses choses me choquent :

1) Je trouve insupportable que des psychiatres utilisent encore de nos jours le mot si péjoratif de "folie" pour parler de leurs patients. Cela montre bien que la psychiatrie française en est restée au stade du film "Vol au-dessus d'un nid de coucou" et n'a pas évolué depuis 40 ans.

Même discours, mêmes méthodes. Quelle spécialité professionnelle pourrait se vanter de n'avoir pas évolué en 40 ans ???

Non messieurs et mesdames les psychiatres, les personnes atteintes de schizophrénie, troubles bipolaires, dépression, anorexie, boulimie, phobies, TOC, paranoïa, je ne vais pas énumérer ici toute la liste, ne sont pas des personnes atteintes de folie ! Ce sont des personnes malades qu'il faut soigner ou aider à vivre avec leur maladie ou leur handicap du mieux possible.

Un Français sur 5 souffrira de maladies mentales au cours de sa vie ! Si on suit votre façon de parler alors un français sur 5 sera "fou" un jour (atteint de folie ça veut quand même dire fou).

Mais quelle image tordue avez-vous de la société ??


2) "Vous dites il s'agit de soigner une personne qui souffre et non une maladie".

Et bien en quoi cela est incompatible ? Pour moi il s'agit de soigner une personne qui souffre à cause de sa maladie. Car il s'agit bien de maladie et non pas de personnes atteintes subitement de folies pour des raisons obscures. Non les personnes atteintes de maladie mentale ou de handicap mental ne sont pas atteint de folie !!!


3) Autres extrait de l'article "Pour nous la folie est une maladie de la relation, à soi et aux autres. Elle n’est ni biologique, ni génétique".

Je ne reviens pas sur le mot "folie" vous savez maintenant ce que j'en pense, mais résumer une maladie en se basant uniquement sur les symptômes n'est vraiment pas une démarche sérieuse et scientifique.  Car les problèmes de relation existent à cause de la maladie que subit le patient et les causes peuvent être variées, bilogique ou génétique ou les deux.

Dire qu'une personne atteinte d'autisme est atteinte de folie dont l'origine n'est ni biologique, ni génétique c'est insulter les personnes atteintes d'autisme et manquer totalement de professionnalisme en étant si peu à jour des recherches scientifiques dans ce domaine et des publications internationales.

Comment pouvez-vous continuez à écrire autant d'inepties sur l'autisme ?



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